Sans les accords bilatéraux, le PIB suisse pourrait reculer de 7,1 % d’ici 2045
Impact des bilatérales sur la croissance suisse et le PIB
Selon le Centre d’études conjoncturelles (BAK) de l’École polytechnique fédérale de Zurich, la suppression des bilatérales sans contreparties pourrait freiner la dynamique économique et peser sur le PIB réel. Sur la période 2028-2045, l’étude chiffre à 685 milliards de francs la perte potentielle de valeur ajoutée.
Pour arriver à ce montant, les chercheurs s’appuient sur un scénario de base qui envisage une croissance moyenne annuelle de 1,7 %, un rythme proche de celui observé par la Suisse autour de l’année 2017.
Conséquences sur le PIB par habitant et l’emploi
La perte en termes de PIB réel par habitant serait estimée à environ 4,7 %. L’évaluation situe à 235 000 le nombre d’emplois qui ne seraient pas créés en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée issue de l’immigration. Le taux de chômage pourrait quant à lui augmenter de 0,4 point.
Réduction des effets positifs et limites de l’estimation
Les économistes nuancent néanmoins la gravité du scénario: la Suisse ne serait pas confrontée à un effondrement brutal, mais pourrait subir un recul structurel du potentiel de croissance si les bilatérales venaient à disparaître sans contreparties. Au lieu d’une hausse moyenne du PIB de 1,7 % par an, l’économie helvétique pourrait se contenter d’environ 1,2 %.
Le BAK met en avant plusieurs facteurs qui pourraient influencer ces résultats: la perte de coopération en matière de recherche, les restrictions dans le transport aérien et la suppression des obstacles techniques au commerce. L’abandon des bilatérales pourrait également réduire l’attractivité de la Suisse comme site d’implantation et, par conséquent, le volume d’investissements dans le pays.
Ces projections, réalisées pour le compte d’Economiesuisse, reposent sur les analyses du BAK et de l EPFZ. ats/fgn
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