Rio de Janeiro : bilan lourd lors d’une opération anti-drogue dans les favelas du nord
Contexte et déroulé de l’opération
Les interventions policières musclées demeurent fréquentes à Rio et visent notamment les favelas, quartiers pauvres et densément peuplés où l’influence des trafiquants de drogue est marquée.
Cette action de mardi, décrite comme une opération anti-drogue, a mobilisé 2 500 agents et s’est concentrée sur deux ensembles de favelas situés au nord de la ville : le Complexo da Penha et le Complexo do Alemão, à proximité de l’aéroport international.
81 personnes arrêtées
Le bilan officiel fait état de 64 morts, dont quatre policiers, selon une source des services de sécurité de l’État de Rio, sans pouvoir confirmer si toutes les autres victimes étaient des suspects. Le premier bilan officiel évoquait 18 suspects tués. La catastrophe la plus meurtrière enregistrée à Rio pendant la pandémie de Covid-19 remonte à 2021, lorsque 28 personnes avaient été tuées en une seule journée dans la favela Jacarezinho.
Les autorités ont par ailleurs annoncé l’arrestation de 81 criminels et la saisie de 42 fusils d’assaut.
Un photographe de l’AFP a constaté des policiers lourdement armés conduisant des groupes de jeunes interpellés, pour la plupart pieds et torse nus, vers Vila Cruzeiro, une favela du Complexo da Penha. La vie dans la favela était presque à l’arrêt, avec de multiples tirs et des écoles et services de santé suspendus.
Plus de 200 000 résidents seraient affectés par la fermeture des écoles et la suspension des services de santé, selon l’Assemblée législative de l’État de Rio.
Contre l’une des principales factions
Cette opération vise à « combattre l’expansion territoriale du Comando Vermelho (Commando rouge) », l’une des plus influentes factions criminelles du Brésil, implantée dans plusieurs États, selon le gouvernement de l’État de Rio.
Le gouverneur Claudio Castro, proche de l’ancien président Jair Bolsonaro, a évoqué la saisie « d’une grande quantité de drogue » sans préciser le chiffre.
Éléments opérationnels et témoignages
Les forces de sécurité ont utilisé deux hélicoptères, 32 blindés et douze véhicules de démolition destinés à détruire les barricades érigées par les trafiquants pour entraver le passage des policiers dans les ruelles des favelas.
Sur X, le gouverneur Castro a publié une vidéo montrant un drone qui projette un projectile. Il a déclaré : « Ce n’est pas du crime ordinaire, mais du narcoterrorisme » et a souligné l’ampleur du défi que représente la situation à Rio.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent aussi des pans de fumée s’élevant d’une favela, accompagnés par des rafales de tirs.
