Prix Femina 2025 : Nathacha Appanah couronnée pour La nuit au cœur

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Prix Femina 2025 : Nathacha Appanah couronnée pour La nuit au cœur

Un jury exclusivement féminin, composé de douze membres, a désigné l’œuvre de la romancière Nathacha Appanah comme la lauréate de cette édition, pour son roman La nuit au cœur, publié en août chez Gallimard.

Le livre a été retenu au second tour, devançant les quatre autres titres de la sélection finale : La maison vide, de Laurent Mauvignier; Au grand jamais, de Jakuta Alikavazovic; Un mal irréparable, de Lionel Duroy; et Le monde est fatigué, de Joseph Incardona.

La remise s’est déroulée au musée Carnavalet–Histoire de Paris, à la veille des prix Goncourt et Renaudot — pour lesquels La nuit au cœur est également mentionné — et deux jours avant le Médicis.

À l’AFP, l’autrice s’est dite très heureuse d’obtenir ce prix d’automne. Elle précise que c’est son douzième livre et son premier grand prix, et que ce roman l’a accompagnée sur une longue période, explorant la noirceur et la dynamique de la violence.

Nathacha Appanah est originaire de l’île Maurice et avait déjà été récompensée en 2016 par le Femina des lycéens pour Tropique de la violence.

Une emprise physique et morale comme moteur narratif

Le roman, à la croisée des genres, met en regard une situation d’emprise vécue par l’autrice à 17 ans avec des drames ayant touché des femmes dans le monde réel.

La narration évoque trois figures emblématiques: Chahinez Daoud, mère de trois enfants et brûlée vive par son mari près de Mérignac en 2021; Emma, cousine de l’auteure et mère de trois enfants, tuée par son mari en 2000 à l’île Maurice; et l’autrice elle-même, qui a fui un compagnon violent et paranoïaque à l’île Maurice.

Le livre décrit ce que Nathacha Appanah nomme la mécanique de l’emprise : insultes, agressions, isolement, surveillance, contrôle des sorties et du style, chantage et pression qui peut faire croire à l’intéressée qu’elle n’a pas d’autre option que de rester.

Une œuvre à la croisée des genres littéraires

L’auteure précise qu’il a fallu écrire ces nuits et ces vies, mettre en lumière ces femmes et ces instants difficiles, et les faire exister sur le papier. Le livre mêle enquête et échanges avec les proches des victimes, offrant une perspective sur les enjeux humains et sociétaux.

Elle évoque aussi les questions qui l’accompagnent parfois, évoquant une période de doute et une sorte d’ombre entourant le travail littéraire.