Le Conseil communal de Lausanne appelle à un moratoire sur les courses-poursuites policières face aux controverses

Débat au Conseil communal de Lausanne sur la conduite policière et la réforme de la police

Les récentes tensions concernant la conduite des forces de l’ordre ont suscité de vifs échanges lors des séances du Conseil communal à Lausanne. Lors de ces débats, plusieurs groupes politiques ont présenté des propositions en réponse aux affaires récentes impliquant la police municipale, témoignant d’un climat de tension et de demande de transparence.

Une polémique alimentée par des témoignages et des révélations

Selon une investigation menée par Le Matin et une enquête de 24 heures, seize témoignages ainsi que deux photographies compromettantes ont été recueillis, évoquant d’éventuelles dérives au sein de la police lausannoise. Cependant, la Commission de gestion (Coges) aurait simplement adressé un courrier à la Municipalité, une démarche que cette dernière a démentie, affirmant ne pas avoir été informée de certains éléments, notamment d’une photo qualifiée de “du pouce levé”.

Des positions divergentes au sein des groupes politiques

Les mesures prises par l’exécutif local après les polémiques de l’étéAR ne font pas l’unanimité. Si le Parti socialiste (PS) salue une volonté de transparence censée favoriser des changements positifs, d’autres formations telles que le PLR dénoncent certains termes comme “racisme systémique” jugés potentiellement nuisibles à l’image de la police. De leur côté, l’UDC et le Vert’libéral soulignent la nécessité d’apporter des précisions et des moyens renforcés pour une meilleure formation policière, tout en insistant sur l’importance d’une démarche d’investigation approfondie.

Un moratoire controversé sur les pratiques policières

Lors des longues séances de délibération, la majorité des propositions ont été adoptées, notamment la décision de transférer deux enquêtes impliquant la police vers un autre canton. En revanche, une suggestion formulée par le groupe Ensemble à Gauche, qui proposait de suspendre l’usage des courses-poursuites pour les délits mineurs, a été rejetée. Par contre, une majorité a approuvé une initiative du PS pour instaurer un moratoire temporaire sur des pratiques policières ayant conduits à des décès, telles que les courses-poursuites, le temps qu’une étude indépendante puisse analyser ces incidents.

Un appel à la prudence et à la recherche de solutions adaptées

Ce texte, présenté par le PS et appuyé par plusieurs groupes, ne constitue pas une interdiction automatique mais vise plutôt à encourager une évaluation scientifique des méthodes employées par la police lausannoise. La députée Audrey Petoud a souligné que cette démarche permettrait d’analyser des techniques controversées, notamment celles ayant été liées à des décès tragiques comme ceux de Marvin, Camilla ou Mike Ben Peter.

Une situation qui alimente la nécessité de réformes policières

Bien que toutes les mesures adoptées ne soient pas contraignantes pour l’exécutif, cette initiative marque une volonté claire du législatif de renforcer la responsabilisation de la Municipalité. Toutefois, des divergences subsistent quant aux moyens à mettre en œuvre pour engager des réformes significatives, témoignant des tensions encore présentes entre partis politiques quant à l’avenir des pratiques policières à Lausanne.

Un débat public sur l’interdiction des courses-poursuites policières

Ce sujet a également été abordé lors d’un débat public diffusé en forum, réunissant Yusuf Yulmiye et Marlène Bérard, deux intervenants aux positions contrastées. La question de l’interdiction totale ou partielle des courses-poursuites en cas de délits mineurs reste un sujet sensible, nécessitant une réflexion approfondie sur la sécurité, le respect des droits humains et l’efficacité opérationnelle des forces de l’ordre lausannoises.