Javier Milei confronté à un test électoral majeur en Argentine

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Contexte et enjeux du scrutin de mi-mandat

En Argentine, le renouvellement concerne la moitié des députés et un tiers des sénateurs, dans des assemblées qui n’ont pas encore de majorité absolue. Ces élections de mi-mandat constituent le premier test national significatif pour Javier Milei, élu président en 2023 et décrit comme libertarien par certaines analyses. Le dirigeant a présenté ce vote comme un indicateur majeur de sa gestion et de sa capacité à pousser ses réformes.

Rôle international et avertissements

Le scrutin a bénéficié d’une attention internationale notable, notamment en raison d’un soutien financier annoncé par l’administration américaine, estimé à plus de 40 milliards de dollars mobilisés par des fonds publics et privés. Cet accompagnement est accompagné d’un avertissement: Washington ne serait pas aussi généreux en cas de défaite au niveau législatif.

Objectif parlementaire et réformes envisagées

Selon les sondages, La Libertad Avanza, parti de Milei, est susceptible d’obtenir un nombre de sièges supérieur à son actuel poids politique, qui se situe autour de 15 % des députés et 10 % des sénateurs. Milei s’est fixé l’objectif d’obtenir environ un tiers des sièges, ce qui faciliterait l’imposition de ses vetos et l’orientation de réformes jusqu’à 2027.

Les réformes évoquées incluent une refonte du système fiscal, une révision du dispositif de protection sociale et une plus grande flexibilité du marché du travail. Depuis le début de son mandat, le président a privilégié les décrets et des accords législatifs ponctuels, mais il fait face à un Parlement plus rigide et parfois critique. Des secteurs économiques et des bailleurs internationaux, dont le Fonds monétaire international, demandent un renforcement du soutien politique et social à ses mesures.

Contexte économique et sentiment public

Sur le plan économique, Milei se présente avec des résultats sur l’inflation et le budget, l’inflation passant de plus de 200 % à 31,8 % sur un an et un équilibre budgétaire retrouvé après une période longue. Cependant, l’impact humain demeure perceptible: plus de 200 000 emplois perdus et une activité économique en recul de 1,8 % en 2024, avec une reprise 2025 qui pourrait être limitée. La société argentine apparaît marquée par une montée des inégalités et une certaine désillusion quant à une reprise rapide.

Au début de l’année, une partie de la population exprimait encore son soutien à Milei à hauteur d’environ 60 %, mais l’humeur générale semblait ne pas dévoiler une oasis après la traversée du désert, selon l’économiste Guillermo Oliveto. Milei poursuit néanmoins son récit de rupture et de retour à une prétendue grandeur argentine.

Risque de dévaluation et perception des marchés

Les marchés financiers restent sceptiques quant à la durabilité du cap d’austérité. Le peso est perçu comme largement surévalué par les opérateurs. À plusieurs reprises en octobre, le Trésor américain est intervenu sur le marché des changes pour acheter du peso afin d’éviter une chute dramatique. Cette dynamique reflète une incertitude économique post électorale et le risque d’une dévaluation après les élections.