Au cœur du Karakoram et du Pamir, des glaciers gagnent en masse malgré la fonte

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ANOMALIE DU KARAKORAM

Une expédition suisse réunissant une douzaine de scientifiques est parvenue à atteindre le pied du toit du monde, qui s’étend sur des milliers de kilomètres de chaînes de hautes montagnes en Asie centrale, notamment le Karakoram, le Tien Shan, le Kun Lun et le Pamir.

Des glaciers qui défient les tendances mondiales

Contrairement à la plupart des glaciers observés ailleurs, qui perdent de la masse, les glaciers de la région Pamir-Karakoram affichent un bilan massique relativement stable et certains gagneraient même en masse.

Cette situation a incité les chercheurs à approfondir l’étude de cette anomalie sur le terrain afin d’évaluer son ampleur et sa durée éventuelle, précise Evan Miles, glaciologue à l’Université de Zurich.

Archive climatique et prélèvements

Pour vérifier ces hypothèses, l’équipe s’est installée pendant une semaine à plus de 5800 mètres d’altitude sur la calotte glaciaire de Kon Tchoukourbachi et a foré le glacier pour prélever deux carottes de glace de 105 mètres.

Ces couches compressées pendant des siècles, peut-être des millénaires, constituent une archive précieuse du passé climatique, offrant des informations sur les chutes de neige, les températures, l’atmosphère et les poussières historiques.

Selon Miles, ces données pourraient aider à répondre à plusieurs questions: ces glaciers connaîtront-ils un déclin durable comme ailleurs dans le monde, ou pourraient-ils se rétablir et prolonger l’anomalie? Les carottes de glace devraient fournir un historique solide de la manifestation et de l’évolution de l’anomalie du Karakoram, ce qui pourrait influencer la protection des glaciers à l’échelle mondiale.