Donald Trump : rapidité politique et défi de la cohérence, analyse de Giuliano da Empoli

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UN NOUVEAU MODÈLE POLITIQUE

Donald Trump est décrit par Giuliano da Empoli comme un personnage complexe, qui méprise les hommes politiques et se présente comme un homme d’affaires. Selon l’écrivain italo-suisse, le président américain serait en réalité « un très mauvais homme d’affaires et un très bon politique ».

Da Empoli précise que Trump « a surtout cette façon de faire de chaque affaire publique une affaire privée », ce qui, selon lui, donne un avantage à ceux qui comprennent cela.

Giuliano da Empoli, écrivain et ancien conseiller politique italo-suisse, souligne que les monarchies du Golfe ou certains États autoritaires — où les relations se nouent au niveau de la famille, des partenaires d’affaires ou de golf — ont davantage l’habitude d’utiliser ces canaux détournés, latéraux, par rapport aux ambassades officielles.

À la même période, les chefs de six poids lourds de l’économie suisse — MSC, Rolex, Mercuria, Partners Group, MKS et Richemont — se sont rencontrés avec Donald Trump à Washington, le 4 novembre 2025.

DEUX MONDES S’AFFRONTENT

Da Empoli décrit un effet « sidérant » pour ceux qui sont habitués à des tempos plus lents, ou à des périodes où rien ne se passe. Il rappelle que nos institutions suisses et européennes fonctionnent en respectant les règles et en recherchant le consensus, ce qui contraste avec le rythme rapide imposé par ce modèle.

« Ce sont deux mondes qui s’affrontent », conclut-il.

STABILITÉ SUISSE FACE AU MODÈLE TRUMP

Si le modèle de gouvernance de Donald Trump était, selon certains, le meilleur, « cela se saurait », affirme encore Giuliano da Empoli dans le journal 19h30, en pointant les dangers d’un système fondé sur des décisions personnelles, sans contre-pouvoir, où tout peut aller très vite et où des coups peuvent être tentés, mais aussi se révéler dramatiquement faux.

Pour rassurer, il ajoute que la Suisse, lorsqu’on l’observe attentivement, est parfaitement adaptée au monde à venir et qu’elle offre encore des lieux qui garantissent une certaine stabilité.

Propos recueillis par Philippe Revaz

Texte web: Julie Liardet