Des experts de l’ONU estiment que des actions et menaces américaines portent atteinte à la souveraineté du Venezuela
Contexte juridique et cadre international
Des experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU estiment que les actions évoquées et menées par les États-Unis portent atteinte aux obligations fondamentales qui interdisent l’ingérence dans les affaires intérieures et toute menace d’usage de la force contre un État souverain. Ils mettent en garde contre une escalade extrêmement dangereuse pour la paix et la sécurité dans les Caraïbes.
Renforcement militaire et cadre légal
Selon eux, des informations évoquent un important renforcement militaire déjà en cours dans les Caraïbes, présenté comme une lutte contre le trafic de stupéfiants. Le recours à la force meurtrière en eaux internationales sans fondement juridique valable viole le droit international de la mer et s’apparente à des exécutions extrajudiciaires.
Mobilisation et coûts humains
Les États-Unis auraient mobilisé sept navires et des avions de combat furtifs dans ce cadre et, depuis début septembre, au moins six frappes auraient été réalisées dans la région, faisant au moins 27 morts. Le président Donald Trump aurait en outre autorisé des opérations clandestines de la CIA contre le Venezuela.
Réaction vénézuélienne et cadre international
Les autorités vénézuéliennes démentent toute implication dans le trafic de drogue et affirment que Washington cherche à imposer un changement de régime et à s’emparer des importantes réserves pétrolières du Venezuela.
Absence de droit à la légitime défense et appel au droit
Les experts estiment que la préparation d’une action militaire secrète contre un État souverain constituerait une violation encore plus grave de la Charte des Nations unies et qu’il n’existe pas de droit de légitime défense lorsque les trafiquants n’attaquent pas directement les États-Unis. Ils appellent à défendre l’État de droit, au dialogue et au règlement pacifique des différends, afin d’éviter la répétition des interventions extérieures en Amérique latine.
Dialogue et appel à la coopération
Les experts indiquent avoir pris contact avec le gouvernement américain et les exhortent à mettre fin à leurs attaques et à leurs menaces jugées illégales.
Analyse et regard d’un expert
Lors de l’émission Forum, Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques, rappelle l’illégalité de ce type d’intervention et souligne que l’histoire montre que la lutte contre le narcotrafic a longtemps été un prétexte pour déployer une présence sécuritaire, voire militaire, en Amérique latine. Il relève toutefois une dimension nouvelle lorsque l’administration désigne les cartels et gangs comme organisations terroristes étrangères, ce qui pourrait permettre d’engager des actions militaires au-delà des frontières.