Ergothérapie et santé mentale : l’activité comme levier pour le rétablissement — témoignage de Marina

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Dans le podcast Dingue, Marina, 51 ans, danseuse et artiste, raconte comment le confinement de mars 2020 a marqué un tournant dans sa vie. Des douleurs inexpliquées se présentent et le diagnostic de fibromyalgie modifie son rapport au corps. « J’avais l’impression que des fourmis rongeaient ma colonne vertébrale, que mes pieds étaient tranchés par des couteaux », confie-t-elle.

Diagnostiquée d’une fibromyalgie, Marina doit apprendre à vivre avec un corps qui ne répond plus comme avant. « Ce qui m’a coûté le plus, c’est de réaliser que je n’étais plus fiable », explique-t-elle.

La découverte de l ergothérapie

En juillet 2023, Marina découvre l ergothérapie, presque par hasard, après des échanges dans un groupe de soutien au CHUV. « En première séance, ce fut une révélation », raconte-t-elle. Loin des injonctions à la performance, l ergothérapie lui offre un espace pour créer, partager et se reconnecter à elle-même.

« On fait des projets sans pression, juste pour le plaisir de créer et de rendre la vie plus belle », décrit-elle. Pour Marina, ces moments évoquent l insouciance de l enfance, comme lorsqu’un collier de nouilles devient un trésor.

Les principes de l ergothérapie

Julie Bourrud, ergothérapeute et responsable de l’Arcade 84 à Genève, explique que l ergothérapie repose sur l’identification des ressources et des envies de la personne. « Ce qui nous intéresse, c est ce qui fonctionne, ce qui fait plaisir », précise-t-elle.

À travers des activités adaptées, l ergothérapeute aide à rallumer des petites bougies intérieures, ces envies et plaisirs souvent éteints par la souffrance. « Une simple activité, comme réussir une recette en atelier cuisine, peut réveiller des mécanismes oubliés: le plaisir de créer, de partager, de savourer », ajoute-t-elle.

Nuancer la course au rétablissement

Julie Bourrud insiste sur l’ importance de respecter le rythme de chacun. « Aujourd’hui, on veut souvent tout réhabiliter, tout remettre en mouvement. Mais certaines personnes ont besoin de stabilité, de maintenir ce qu’elles ont déjà reconstruit », explique-t-elle.

Marina partage cette vision: « Je ne suis pas une malade qui veut guérir à tout prix. Je veux avancer à mon rythme, sans raccourcis. » Cette approche, centrée sur le maintien et la prévention des rechutes, offre une alternative précieuse à la pression sociale du retour à la normale.

La transformation de Marina

Pour Marina, l ergothérapie a été bien plus qu’un simple traitement. Elle y a trouvé un espace pour être elle-même, sans masque ni jugement. « Ce que la fibromyalgie m’a appris, c est à mettre un frein, à écouter mon corps et à savourer les moments simples », confie-t-elle.

Aujourd hui, elle se sent plus connectée aux autres. Elle conclut: « On vit dans un monde ultra angoissant. On est en train de péter un câble. Tous, on devrait avoir un endroit comme ça, simplement pour respirer ».

Écouter l épisode Dingue

Podcast Dingue — RTS : ergothérapie et santé mentale, quand l activité éclaire le rétablissement. Durée 36 min. Diffusion le lundi à 16 h, animé par Adrien Zerbini.