Nobel de médecine 2025 : une photographe apprend à Mary E. Brunkow qu’elle est lauréate, à Seattle
Annonce mondiale et contexte du Nobel
Le 6 octobre, à Stockholm, le secrétaire du Comité Nobel pour la physiologie ou la médecine, Thomas Perlmann, annonce les lauréats à 11h30, en suédois. Mary E. Brunkow figure parmi eux, aux côtés de Fred Ramsdell et de Shimon Sakaguchi, récompensés pour leurs découvertes sur le fonctionnement du système immunitaire.
Une alerte nocturne qui relie deux continents
À Seattle, sur la côte ouest des États‑Unis, il est 02h30 lorsque la nouvelle parvient enfin à Mary E. Brunkow, âgée de 64 ans, et à son mari qui dorment encore. Dans la même ville, Lindsey Wasson, photographe de l’AP, est prévenue à 02h40 que deux des trois lauréats résident dans la région: Fred Ramsdell sur l’île de Bainbridge et Brunkow dans le nord de Seattle. Elle est envoyée sur place pour couvrir l’événement.
Le parcours des lauréats et une île loin de tout
Pendant ce temps, Ramsdell se trouve loin de chez lui, dans les montagnes du Wyoming, où il mène un séjour de trois semaines avec sa femme, près du parc national de Yellowstone. Il raconte observer bisons, antilopes, élan et d’autres animaux sauvages; il n’apprend son prix que douze heures plus tard lorsque son épouse consulte les informations et l’en informe. Son récit évoque le moment où elle lui dit: « Tu as remporté le prix Nobel », et sa réaction: « Non, ce n’est pas vrai ». Elle réplique: « Si, c’est vrai. J’ai reçu 200 SMS qui disent que tu as remporté le prix Nobel. »
Première rencontre et annonce au domicile de Brunkow
À Seattle, Lindsey Wasson arrive chez Mary E. Brunkow et son mari, Ross Colquhoun. Le mari ouvre la porte après que leur chien a réveillé la maisonnée; Wasson se présente et, pour préserver la surprise, lui dit: « Monsieur, votre femme vient de remporter le prix Nobel », ce qui réveille Mary et l’amène dans la cuisine pour recevoir la nouvelle.
Réactions et déroulé des premiers échanges
La photographe suit le couple alors qu’ils prennent connaissance d’un flot d’e-mails, de SMS et d’appels de proches et de journalistes qui espéraient leur parler. La scène se déroule dans l’éclairage bleuâtre de la cuisine, empreinte d’étonnement et de joie.
Le coup de fil du Nobel et les premiers retours
Plus tard, Adam Smith, directeur scientifique chargé de la promotion du Prix Nobel, contacte Mary Brunkow par téléphone pour recueillir ses premières réactions. Elle raconte qu’elle avait reçu il y a un peu plus d’une heure et demie un appel venu de Suède, qu’elle avait pris pour du spam et qu’elle avait décroché avant de se rendormir; son mari a ensuite pris le téléphone et a confirmé la nouvelle.
Dans ce premier échange, Mary explique qu’elle se trouvait toujours dans leur cuisine à 04h30, entourée de son mari et de leur chien. Elle affirme que ce prix est « un travail d’équipe » et que le gène découvert en 1998 a contribué à la médecine, même si les approches modernes auraient été différentes autrefois. Elle reconnaît aussi que sa carrière a évolué et qu’elle a changé de domaine.
Réflexions et perspectives
La journaliste Lindsey Wasson rappelle que Brunkow a dû faire face à une attention internationale soudaine et à l’intrusion d’une photographe dans sa cuisine, mais que l’événement a été accueilli avec philosophie et humour. Elle souligne l’importance du travail initial et l’impact potentiel sur la médecine moderne.