Le CERN vise à transformer la roche excavée du FCC en terre fertile, près de Genève

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Contexte et localisation

Dans la commune française de Cessy, non loin de Genève, la plante miscanthus, aussi appelée roseau de Chine, croît sur l’un des sites liés au projet du Futur collisionneur circulaire (FCC) du CERN.

« C’est une plante à partir de laquelle on peut produire du biocarburant ou un remplacement du plastique, par exemple », précise la biologiste Christiana Staudinger dans le 12h45 de la RTS.

Des volumes d’excavation importants et les usages envisagés

La construction du futur accélérateur géant, prévu pour 2047 sous le sol français et suisse, nécessite des travaux phares. Pour creuser le tunnel, 6,3 millions de mètres cubes de matériaux, principalement de la molasse, seront excavés.

Le CERN veut transformer près d’un tiers de ces déchets en terre fertile. « Nous testons pour le moment la production de fibres, de biomasse ainsi que de cultures de différents types », indique Luisa Ulrici, cheffe de projet au CERN. « Nous avons broyé et tamisé la molasse, et avons ajouté des taux différents de compost », décrit encore Christiana Staudinger.

Les réserves du canton de Genève

Le canton émet toutefois des réserves quant à l’utilisation de cette roche en zone agricole. « En fonction du volume des matériaux d’excavation, cela nécessite de très grosses quantités de compost. Or, sur le canton de Genève, ces quantités ne sont pas disponibles. La totalité du compost retourne à l’agriculture et il n’y a pas d’excédent », note le géologue cantonal Jacques Martelain.

Exploiter la molasse et les filières associées

Hormis cette renaturation, le CERN veut exploiter le plein potentiel de la molasse, par exemple en utilisant les « sables des gravières pour l’industrie du béton ou la création de pistes de chantier ». « Il y a toute une variété de filières possible », assure Luisa Ulrici.

Une partie des roches excavées finira toutefois à la décharge.

État actuel et critiques

Tout cela n’est pour l’heure qu’un projet. Le futur collisionneur devra encore être approuvé par les États membres. Les effets environnementaux suscitent quant à eux déjà des critiques.