Le ministre américain du Commerce se moque de la Suisse : Berne reste de marbre

Contexte et réactions autour des échanges USA-Suisse

Dans un entretien télévisé diffusé sur NewsNation, Howard Lutnick, le ministre du Commerce de l’administration Trump, a éclaté de rire en évoquant la Suisse et a laissé entendre qu’il serait désormais tard pour espérer un accord plus favorable, alors que la Confédération espérait encore avant l’annonce choc de l’été des droits de douane de 39 %.

Négociations avec plusieurs pays et chiffres clés

Lutnick a évoqué les pourparlers avec divers pays, dont la Suisse, pour laquelle on poursuit l’espoir d’une réduction des droits de douane.

Il a aussi évoqué l’appel téléphonique du 31 juillet entre la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et Donald Trump, qui s’est soldé par des droits de douane parmi les plus élevés au monde, selon les informations relayées par la chaîne.

« Vous savez pourquoi ce petit pays est riche ? Parce qu’ils nous vendent pour 40 milliards de dollars de marchandises supplémentaires. Il faut donc remédier à cela », a-t-il déclaré en riant. Ces 40 milliards correspondent à l’excédent commercial, la Suisse exportant environ 65 milliards de dollars de produits vers les États-Unis et en important pour 26,6 milliards, selon les chiffres cités.

Réaction mesurée de Karin Keller-Sutter et évolution des négociations

Interrogée en marge du sommet de la Communauté politique européenne à Copenhague, Karin Keller-Sutter a exprimé une certaine sobriété: « J’ai pris note de l’interview. Je ne connais même pas Howard Lutnick. Je ne lui ai jamais adressé la parole », rapporte l’Aargauer Zeitung.

La présidente suisse a rappelé que c’est le conseiller fédéral chargé de l’Économie, Guy Parmelin, qui mène les négociations avec les États-Unis. Début septembre, Parmelin s’est rendu à Washington pour tenter de réduire les droits de douane.

Après cette visite, Lutnick avait souligné l’importance des exportations de produits pharmaceutiques suisses vers les États-Unis et suggéré que la Suisse devrait faire des concessions. Bien que son ton demeure moqueur, il a laissé entendre qu’un accord pourrait être trouvé: « Je pense que ces divergences seront résolues, mais cela prend du temps ». Et il a ajouté, d’un ton plus tranchant, que « le premier accord est toujours le plus avantageux » et que la barre finit par monter.

Crédit photo: Alan Crameri (RSI) / vkiss